Robert King est arrivé à Al Qusayr, une ville de 20 000 habitants non loin d’Homs en Syrie, peu après que les corps des reporters Marie Colvin et Rémi Ochlik furent évacués, en février dernier.
Le 8 juin dernier, le reporter y était encore. Ses photos d’enfants syriens massacrés, victimes des bombes et des tirs de snipers des forces de Bachar El Assad, Mediapart les montre aujourd’hui.
En Syrie, les attaques de l’armée régulière et des milices sont permanentes, la résistance est peu armée et semble-t-il pas très organisée, constate-il dès son arrivée. Selon lui, « parler de guerre civile n’est pas juste tant les forces sont disproportionnées».
Le 8 juin dernier, Robert King est avec le Docteur Kassem, un gastroentérologue. Avec quelques infirmiers et bénévoles, ce médecin vient en aide aux blessés et aux malades. L’hôpital officiel de la ville a été transformé en caserne et en position de tir pour sniper !
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Voir le portfolio que Mediapart à consacré au reportage de Robert King
Dans ce dispensaire, en fait une maison comme les autres, arrivent une femme et des enfants touchés par un obus alors qu’ils fuyaient leur village. C’est l’horreur. Un bain de sang. Le médecin manque de tout. De plus, le dispensaire doit déménager fréquemment car dès qu’il est repéré, il est bombardé.
Et puis, il y a ces enfants blessés. Le reporter est choqué, mais il continue à travailler car « pleurer ne sert à rien ».
© Robert King / Polaris Images / Starface
© Robert King / Polaris Images / Starface
Robert King a raconté ce massacre à la chaîne américaine CNN, le week-end dernier. C’est la première télévision à montrer ce travail. L’hebdomadaire Time de son côté a publié au début du mois, une ou deux photos sur son site web… Mais il faut bien le dire, pendant plusieurs semaines, l’agence de presse Polaris qui diffuse depuis New York son travail ne trouvait personne qui veuille acheter ce reportage.
Depuis que CNN a interviewé le reporter à l’antenne depuis son ordinateur via Skype, le New York Times a publié mercredi 13 juin, un portfolio. Et puis lundi dernier, Paris Match décide de montrer l’horreur de ce massacre d’enfants et diffuse une vidéo difficilement supportable. Mais c’est cela la guerre !
Robert King a 45 ans. Ce n’est pas un reporter débutant. Ses premières armes, il les a faites en Yougoslavie, puis en Tchétchénie. Quand il est partie en Syrie, « Robert n’avait aucune commande », raconte Jean-Pierre Pappis, le directeur de l’agence Polaris Images, qui le distribue. « J’avais l’impression que plus personne ne s’intéressait à la Syrie ».
Le conflit serait-il trop complexe ? La réalité trop dure à voir ? Il reste pourtant des reporters qui prennent tous les risques pour nous la montrer. Et si beaucoup trop de média ont rechigné à payer ces photos pour nous informer, je suis particulièrement heureux que Mediapart ait décidé de publier dans le journal en portfolio son reportage. (Voir ici)
Michel Puech
Liens des agences de Robert King
Agence Polaris Images
Agence Starface
Robert King sur FacebookDernière révision le 3 mars 2024 à 7:24 pm GMT+0100 par Michel Puech
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