Stephen Shore est l’un des photographes américains les plus influents du XXe siècle qui a transformé notre perception de la photographie couleur. Son travail est intrinsèquement lié à la notion de mobilité, particulièrement par les voyages qu’il a entrepris à travers les États-Unis dans les années 70.
Stephen Shore est l’un des photographes américains les plus influents du XXe siècle qui a transformé notre perception de la photographie couleur. Son travail est intrinsèquement lié à la notion de mobilité, particulièrement par les voyages qu’il a entrepris à travers les États-Unis dans les années 70 pour réaliser les séries « American Surfaces » et « Uncommon Places », documentant les lieux rencontrés avec une minutie quasi obsessionnelle. Toute son oeuvre est traversée par la notion de déplacement, de mouvement dans un pays dont la dimension est particulièrement propice au voyage et à l’errance.Titrée « Images véhiculaires et vernaculaires », une exposition présentée à la Fondation Cartier-Bresson est un résumé de 50 ans de travail depuis le noir et blanc de 1969 jusqu’aux plus récentes photos par drone qui témoignent de la transformation du paysage urbain. A peu près à la même époque que William Eggleston ou Joel Meyerowitz, il sera l’un des premiers à revendiquer la couleur dans son travail, son utilisation étant jusque là considérée comme trop commerciale et vulgaire au regard du noir et blanc seule expression artistique envisageable à l’époque.
Au 1er regard, si ces images peuvent être déroutantes, n’offrant rien de bien spectaculaire et étant même d’une certaine banalité, il s’agit pour lui de porter un regard quasi clinique sur une Amérique du quotidien éloignée des clichés qui lui sont habituellement associés.
«J’ai toujours été intéressé par l’expérience quotidienne. Plutôt que de trouver quelque chose d’inhabituel à photographier, j’ai toujours été intéressé à voir attentivement les choses qui nous entourent tout le temps.»
Paysagiste du panorama américain, Shore a su magnifier l’anodin en s’éloignant des conventions visuelles de l’époque, refusant la manière habituelle dont un photographe était censé structurer ses images. On se laissera vite séduire, on peut même dire transporter, par des photographies à l’ambiance très seventies, à l’approche conceptuelle revendiquée et où planent les ombres de Kerouac, Walker Evans et Robert Frank.
Exposition Stephen Shore, Véhiculaire et Vernaculaire
Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris
Jusqu’au 15 septembre 2024
le site de la Fondation Cartier-BressonDernière révision le 21 juillet 2024 à 12:07 pm GMT+0100 par la rédaction
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