
Donald Trump et ses potes Elon Musk et Mark Zuckerberg nous rappellent brutalement que le monde n’est pas dirigé par des bizounours et que les réseaux sociaux sont leurs armes de dissuasion pour nous déstabiliser ainsi que nos démocraties et, de plus, voler les auteurs de « contenus », ce mot composé qui trahit si bien l’intention.
Une chose m’exaspère presque tous les jours : d’un coté, les photographes ne cessent de se plaindre, à juste titre, que leurs revenus sont à la baisse et qu’ils sont malmenés ; de l’autre, les mêmes mettent en circulation leurs photographies sans aucune protection et sans même de métadonnées susceptibles d’identifier leurs images et donc leur auteur.
Je m’explique : tous les réseaux sociaux, de Facebook à Linkedin en passant par TikTok et X écrasent les métadonnées, c’est-à-dire effacent légende, nom d’auteur et autres… Ceci est aussi vrai pour la plupart des logiciels de courriers quand les photographies sont intégrées aux corps des courriels. Et pourtant, il ne se passe pas une semaine sans qu’à L’œil de l’info nous ne recevions ce type d’envoi !
Pire, tous les jours une masse de photographes publient leurs images sur les réseaux sociaux offrant ainsi gratuitement leur travail aux « intelligences (sic) artificielles ».
Il parait que si on ne publie pas sur les réseaux sociaux, on n’existe pas !
Cette belle affirmation toute droit sortie de la doxa des GAFAM revient à dire que la réalité n’existe pas et que seul le virtuel compte ! Offrir gracieusement ses « contenus », c’est-à-dire vos photographies, à l’insatiable appétit des GAFAM, c’est valider ces usines « trumpistes » qui ont pour objet de déstabiliser nos démocraties !
Il est paradoxal de voir d’authentiques femmes et hommes « de gauche » vitupérer contre le capitalisme dans ces usines à fausses nouvelles encouragés par « l’internationale réactionnaire ». De Macron à Mélenchon, tous nos partis politiques valident sur X les turpitudes d’Elon Musk ! On croit rêver, mais c’est un cauchemar.
Pendant que des ingénieurs cherchent et mettent au point des filigranes invisibles et inaltérables pour protéger les créateurs (voir les articles de Paul Melcher), les mêmes créateurs négligent déjà le b.a. – ba de la protection de leurs photographies ! Ils admettent ainsi de facto que leur production n’a pas de prix ou plus exactement que le prix de leur photo est celui de leurs egos !
Je publie donc je suis.
Et surtout, je publie sur « MON mur », sur « MON profil », oubliant que tout cela ne sert qu’a alimenter les monstres technologiques en cours de developpement.
On ne peut plus ignorer aujourd’hui que les réseaux sociaux n’est pas destinée à faire que les utilisateurs se rencontrent, mais simplement qu’ils se côtoient dans une illusion de vie commune.
Depuis toujours, les pouvoirs savent qu’il faut diviser pour régner. Les réseaux sociaux leurs permettent, en apparence, de ne pas diviser ; pour mieux isoler.
Il est peut-être temps de comprendre que ces réseaux n’ont pour ambition que de mieux nous asservir.
Debout les gueux !
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