Le 2 avril 2014, « Quelque part en France à l’été 1944 » de John G. Morris sera en librairie. Il fait suite à une exposition à Visa pour l’image en septembre 2013 et précède une exposition itinérante dont nous reparlerons.
« Quelque chose me réveilla de bonne heure le mardi 6 juin 1944. En tirant le rideau du black-out, je vis que c’était encore un jour gris, maussade, plus froid même que le printemps anglais. Il n’y avait pas un chat dans les rues et j’étais seul dans l’appartement de Upper Wimpole Street que je partageais avec Frank Scherschel, dans le West End de Londres. Frank était parti quelques jours plus tôt, il s’était envolé, sans un mot, pour rallier son poste de combat, un aérodrome camouflé d’où il effectuerait des vols de reconnaissance sur la Manche dans le but de photographier la plus vaste armada jamais assemblée. En ma qualité de directeur photo du bureau londonien de Life, ma tâche consistait à rester à l’arrière, afin de faire une sélection de ses photos et de celles des autres correspondants. » C’est en ces termes que John G. Morris décrit son travail dans son livre de souvenirs « Des hommes d’images » (Editions de La Martinière 1999)
En septembre 2013, à Perpignan, Jean-François Leroy a eu l’excellente idée de demander (voir note bas de page) à John G. Morris, le célèbre photojournaliste américain, éditeur entre autres des photographies de Robert Capa, d’exposer au Couvent des Minimes, pour la 25ème édition de Visa pour l’image, quelques unes des photos prises par lui-même au cours d’un séjour sur le front de Normandie en juin/juillet 1944.
Robert Pledge, fondateur de l’agence américaine Contact Press Images en fut le commissaire. L’exposition remporta un incontestable succès côté grand public ; mais il étonna encore plus les professionnels qui découvrirent la qualité des prises de vue au Rolleiflex 6×6 de John G. Morris.
L’homme est mondialement reconnu par la presse internationale comme photo-éditeur. Il a travaillé pour Life, le Washington Post, The New York Time ou l’agence Magnum Photos. Mais à Perpignan, on découvrait le photographe, le regard d’un homme. Qui plus est un américain amoureux de la France où il vit la plupart du temps.
John G. Morris, Robert Pledge et Dominique Deschavanne se sont plongés dans les archives et sur le terrain pour identifier les personnes et les lieux photographiés pendant les quelques semaines où John G Morris a rejoint la bande des correspondants de guerre qui « couvraient » le front de Normandie.
« Il fallait également convaincre John » de collecter et publier les lettres qu’il a écrites depuis la Normandie à son épouse, retrouver quelques autres documents (carte de presse, compte-rendu etc.)
Le livre annoncé, n’est pas un livre sur le débarquement, mais une chronique intimiste d’un journaliste américain qui découvre à la fois la guerre et la France.
Incontestablement, il sera l’un des livres phare du 70ème anniversaire du débarquement des troupes alliées le 6 juin 1944.
Michel Puech
Article publié le vendredi 21 février 2014 in L’Oeil de la Photographie
Précision 22/02/14 : Un lecteur averti me précise, avec raison, que : « c’est Robert Pledge qui a proposé à Jean-François Leroy l’exposition de John G Morris ». Exact, d’ailleurs Jean-François Leroy s’en souvient très bien !
Lire : « Quelque part en France à l’été 1944 » de John G. Morris (Dimensions : 27 x 25cm) – Editions Marabout – 19.90 € – Disponible en librairie le 2 avril 2014
4ème de couverture
Londres, juillet 44, les bombes pleuvent sur la ville. John G. Morris est photo-éditeur au prestigieux magazine américain Life où il est chargé depuis 1943 de la couverture photo de la guerre en Europe occidentale. C’est lui qui a sauvé onze images du reportage historique du débarquement en Normandie réalisé le 6 juin 44 par Robert Capa dont les films ont été endommagés au développement. John ne tient plus en place à Londres.
Muni d’un appareil photo emprunté au bureau, il décide de partir pour la France. Pendant un mois, il va suivre la progression des troupes américaines, en Normandie, puis en Bretagne, accompagnant les photographes de Life, Bob Capa, Robert Landry, Frank Scherschel… Il y rencontre des populations qui accueillent les Américains à bras ouverts mais découvre aussi une armée allemande en déroute. Devenu photographe pour la seule fois de sa vie, il rapporte une douzaine de pellicules en noir et blanc oubliées dans ses tiroirs jusqu’à ce jour.
Ses images fraîches et émouvantes, rassemblées pour la première fois dans un livre, accompagnées des lettres qu’il écrivit à sa femme depuis « quelque part en France » (somewhere in France) en raison de la censure, relatent sa rencontre enthousiaste avec un pays et des gens qu’il découvre et aime déjà.
Site officiel de l’agence Contact Press Images : http://www.contactpressimages.com/
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