Michèle Marchand
Directrice de la rédaction de l’agence Bestimage

Michèle Marchand à Paris, le 22 avril 2017. Michèle Marchand à Paris, le 22 avril 2017. © Eric Feferberg, AFP/Archives

Michèle, Marguerite, Marcelle Marchand dite Mimi (France, Vincennes, 24 mars 1947), est une informatrice devenue journaliste pour Voici (carte de presse n° 83 490) et actuellement directrice de la rédaction de l’agence de presse Bestimage.

En 2010 elle devient directrice de la rédaction de l’agence de presse Bestimage qu’elle crée avec son mari Jean-François Ablondi actuel gérant de la société Chouet’Press propriétaire de la marque Bestimage.

« Mimi n’est pas piquée des vers. Elle parle comme dans un scénario de Michel Audiard, avec une voix éraillée, une gouaille de mec des bas-fonds et des formules désopilantes dont on se demande où elle va les chercher. « Je m’en bats les couilles » est sa plus banale. C’est Ma Dalton en blonde aux yeux bleus. [1]»

« Mimi Marchand, c’est l’histoire d’une fille de coiffeurs de Vincennes qui est passée de la caisse de garages parisiens à la direction de boîtes de nuit fin des années 80 où elle côtoie truands et flics. Ce qui lui permet de devenir indic et découvrir la valeur d’un bon « tuyau ». Dans les années 90, « Voici » lui permet d’entrer dans l’univers de la presse. À l’époque, le magazine dédié à la famille opère un virage à 180 degrés et devient le premier à proposer des photos volées de stars. Un immense succès avec quelque 800 000 exemplaires vendus en kiosques par semaine. Derrière cette réussite commerciale insolente, Mimi Marchand œuvre en basse cuisine, la rédaction en chef s’appuyant de plus en plus – jusqu’à en devenir Marchandodépendant – sur sa parfaite connaissance du monde de la nuit et de la police. Épaulée tout de même par son compagnon, un commandant des RG, avec lequel elle se mariera en 2015. [2] »

Petite chronologie de la carrière de Mimi Marchand

1986 – Elle est condamnée à quatre mois de prison avec sursis pour chèques sans provision.

1994 – Nouvelle condamnation pour trafic de stupéfiants.

« Liée depuis la fin des années 60 à la reine de la nuit Régine Choukroun connue sous son prénom Régine, elle a géré Le Cirque, discothèque de la rue de Ponthieu et a tenu, dans les années 80 et 90, Le Garage, boîte de nuit de la rue de Washington ainsi que le Memories, une boîte de nuit réservée aux lesbiennes située Porte Maillot. Copine avec l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil qu’elle a connue commissaire à la brigade mondaine, mais aussi avec des voyous [3] »

« En 1996, elle rejoint la rédaction de Voici, premier magazine français de scoops sur les people. De manière informelle, toujours. « Pigiste internalisée » avec bureau et téléphone, elle devient assez vite la chef fantôme des informations. On lui donne un numéro de plaque d’immatriculation, elle vous trouve le propriétaire dans la demi-heure [4] ».

Michèle Marchand vend une interview de Trevor Rees-Jones, garde du corps de Lady Diana, qui assure que l’entretien est bidonné. Il gagne son procès contre Voici.  A la suite de quoi, le 17 août 1998, Voici porte plainte et réclame 1 million de francs de dommages et intérêts à Michèle Marchand. Mise en examen pour faux et usage de faux, Michèle Marchand échappera finalement à une condamnation mais licenciée de Voici, elle fonde une société en face du magazine rue Daru à Paris.

Le 9 décembre 1998, création de la société Shadow & Co dont le gérant est depuis le 26 octobre 2004 Jérôme Travert (né le 21 octobre 1963). La société est radiée du registre du commerce le 20 mars 2013 et a connu un redressement judiciaire, le 6 février 2006.

Néanmoins, les affaires se poursuivent avec Voici dont Shadow & Co est devenu le principal fournisseur car « Dans un groupe comme Prisma, explique un ancien de la maison, il n’est pas facile de se procurer des espèces. Mimi se chargeait de toute l’organisation, elle trouvait les indics réguliers ou occasionnels et les payait. C’était pratique. Jusqu’à ce que la Banque postale s’étonne d’un retrait de 800 000 euros en liquide sur le compte de Michèle Marchand. Tracfin s’empare de l’affaire. Axel Ganz, Michèle Marchand et d’autres sont convoqués au pôle financier devant la juge qui s’interroge sur les circuits permettant la rémunération des informateurs. [5]»

« Shadow rédige une facture. L’agence est payée par chèque ou par virement de Prisma Presse, qu’encaisse en général Michelle Pataud (ndlr : gérante de la société) avant de retirer l’argent en liquide pour le reverser à Mimi, moins sa propre commission. Ensuite Mimi rémunère à son tour, au noir, ses informateurs anonymes et elle garde le reste.[6] » En mars 2003, Michèle Marchand, mise en examen pour blanchiment aggravé, est incarcérée à la prison de Fresnes. L’affaire se soldera par un non-lieu prononcé en novembre 2008 grâce aux services du cabinet d’avocats de Francis Szpiner.

Michèle Marchand rebondit avec la création de People Press, puis s’associe dans le site Internet Pure People qui publie la photo de Rachida Dati enceinte, puis les photos de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni à Disneyland Paris.  En 2005 elle est partie prenante de Public avec Nicolas Pigasse, frère du banquier Matthieu Pigasse, puis de Closer. Puis en 2006, elle diffuse la photo de Ségolène Royal en maillot de bain, alors candidate à l’élection présidentielle.

En 2010 après avoir revendu ses parts dans Pure People, elle reprend l’agence de Daniel Angeli, « roi des paparazzis » mais en dépôt de bilan. Au passage elle récupère les archives de l’agence Angeli qui sont à la base de la création de Bestimage marque de la société Chouet’Press.

2013, c’est le retour de Rachida Dati pour illustrer le couple qu’elle aurait formé / formerait avec Vincent Lindon, et, en janvier 2014, Mimi se défend d’être à l’origine du scoop, de François Hollande en scooter allant chez Julie Gayet, publié par Closer.

Le 11 septembre 2015 à Neuilly-sur-Seine, Michèle Marchand épouse Jean-François Ablondi, commandant de police en retraite, devant Carla Bruni, Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Darmon, Cyril Hanouna, Marc-Olivier Fogiel…

Au printemps 2016, Xavier Niel aurait présenté la directrice de la rédaction de Bestimage à Brigitte Macron, ce qui lui permet le 11 août 2016 de faire la Une de Paris Match avec les Macron en maillot de bain.

Photographie publiée par Le Point et Le Canard Enchainé en mai 2018 – Photo DR

Le 7 mai 2018, Le Point publie une photo de Michèle Marchand faisant le « V » de la victoire dans le bureau d’Emanuel Macron à l’Elysée. Le Canard enchainé la publie deux jours plus tard.

Le 25 juillet 2018, Alexandre Benalla, ancien collaborateur de l’Elysée accorde un entretien au quotidien Le Monde. La rencontre a lieu chez Marc Francelet, ex-journaliste à la réputation trouble, en présence de Michèle Marchand.

Le 5 juin 2021, Michèle Marchand est placée en garde à vue, puis mise en examen avec quatre autres personnes pour « subornation de témoin » et « association de malfaiteurs » concernant la rétractation de Ziad Takieddine dans ses témoignages dans l’affaire Sarkozy-Kadhafi (financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007).

Le 18 juin 2021, elle est placée en détention provisoire pour non-respect du contrôle judiciaire imposé lors de sa mise en examen et incarcérée à la prison de Fresnes.

Le 29 juin 2021, le Tribunal refuse la demande de libération de Michèle Marchand, mais le 21 juillet 2021 Michèle Marchand retrouve la liberté en restant mise en examen.

Voir la page de l’agence de presse Bestimage

A lire

Le dossier de Mediapart : L’argent libyen de Sarkozy

Tous les articles Le Monde : Michèle Marchand

Marianne : Match Sarkozy-Takieddine : ce que Mimi Marchand a dit aux juges

 

Notes

[1] Michèle Marchand, la Mimi des paparazzi par Marion Van Renterghem in Le Monde du 21 février 2014

[2] Mimi Marchand : chant du cygne pour le phénix des médias ? Portrait par Paul Dessalins in Marianne le 4 juin 2021

[3] Citation de Marianne du 20 septembre 2008

[4] Michèle Marchand, la Mimi des paparazzi par Marion Van Renterghem in Le Monde du 21 février 2014

[5] Michèle Marchand, la Mimi des paparazzi par Marion Van Renterghem in Le Monde du 21 février 2014

[6] Mimi, de Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon – Editions Grasset 2018 page 50

 Dernière révision le 3 mars 2024 à 7;15 par la rédaction